Il n'y a que LUI
Prenez soin des affaires de la vie courante.
Je ne les déclare pas superflues.
Mais toujours, gardez un oeil sur Dieu.
Si vous faites ainsi, vous verrez fatalement que le "CELA EST" et le "MOI JE" sont aussi liés que l'arbre et son ombre.
Le "MOI JE" est une ombre projetée du "CELA EST".
En suivant l'ombre on parvient au pied de l'arbre.
De la même façon on parvient à Dieu en menant une vie normale, avec toutes ses occupations MAIS sans LE perdre de vue.
Il n'y a rien à quoi renoncer.
Trouvons plutôt l'élan pour traverser la vie.
Après tous ses élans restreints, l'être humain doit trouver le Grand Elan.
L'esprit de service, le Service réel, ne suit aucune règle préétablie.
Il est si personnel qu'il n'admet aucune directive.
Un jour alors que vous "faites votre service" de façon conventionnelle, l'inspiration survient !
A partir de là, tout ce qui est à faire se fera de façon inspirée.
Oui. Dieu peut être vu. On peut Lui parler, de la même façon que je vous vois et que je vous parle !
Elle rit...
Le jeu de Krishna peut à peine être saisi de ceux qui se sont libérés dans cette vie.
Etre libéré implique qu'on s'est dégagé des liens qui nous attachaient.
Etre libre est une autre affaire !
Ceux qui sont libres comprennent le jeu de Krishna.
Ces jeux commencent où s'achève le Védanta.
Cela est ineffable.
Dans ce jeu, il n'y a qu'un être.
Il est Radha et toutes les amoureuses, leurs troupeaux, Tout en Un.
Krishna en lui-même se rejoint de toutes les façons.
Dans le monde, rien n'est isolé. Tout interagit.
Création, maintien, destruction ne sont qu'un seul et même événement.
Mais votre façon de mener votre vie vous a fait prendre tout de travers.
Vous vous retrouvez empétrés en vous-mêmes.
Il va falloir dans votre relation au monde remettre tout à plat.
Il n'y a pas de problème quand tout est à sa place.
Faites de votre mieux. Dieu fera le reste.
Dénouez ce que vous pouvez. Le reste se dénouera de soi-même.
Qu'est-ce que s'incliner ? Renverser le contenu d'un pot. S'incliner, c'est renverser tout notre contenu. Vous dites que votre tête est pleine d'idées, d'impressions... Mais quand vous vous penchez, rien ne sort. Comme pour une salière humide, rien ne passe par les trous !
Vous allez au bain public. Admettons qu'il n'y en ait qu'un, mais vous partez d'endroits différents ; alors les chemins sont différents pour y parvenir. De même la religion est une et toutes les pratiques tendent au même but. Elles apparaissent très différentes pour répondre à la situation de chacun.
Il n'y a "grâce" que dans la distinction du "moi" et du "toi".
Après leur fusion, qui montre de la grâce à qui ?
Dieu a aussi ses caprices. Il est parfait en toutes choses.
Pourquoi serait-il sans caprices ?
Parce que vous agissez selon des motivations, vous attribuez à Dieu des motivations. Ultimement... rien de tel.
Le feu brûle, nous brûle si on l'approche, qu'on le veuille ou non. Si vous approchez la Déesse sans le savoir, c'est la même chose. Bien sûr un objet pris dans la glace ne flambera pas aussitôt. Mais le feu le lèchera. Si vous approchez un être habité par la Déesse, cela risque de vous laisser des traces...
Pour atteindre Dieu, tout ce qui est à faire est de vous mettre en marche selon les indications que donne le guru. Une fois partis, tout va de soi. Supposez que vous vouliez rejoindre le Gange. Vous demandez une première fois à quelqu'un la direction. Il vous la donne. Ensuite même si vous vous égarez, d'autres personnes vous remettront sur la route. Vous y arriverez forcément. Le tout est de rester en mouvement. Même si la première personne qui vous a indiqué la bonne direction ne vous accompagne pas jusqu'au Gange, vous y arriverez par vos propres moyens.
J'appelle les Ecritures des horaires de chemin de fer. Vous voulez aller par le train d'un point à un autre. Toutes les stations jusqu'à votre destination sont indiquées. Mais seulement les noms. Comment vous faire une idée des lieux eux-mêmes ? En plus, tout n'est pas indiqué, seulement les agglomérations les plus importantes. Les Ecritures ne disent pas non plus tout d'une quête spirituelle. Elles indiquent les grandes étapes. Vous n'y trouverez pas quantité d'expériences qui peuvent survenir, ni les infinies nuances d'une progression. Peut-on répertorier les passages de couleurs d'un lever du jour ? Les Ecritures ne peuvent avoir le dernier mot en matière de quête spirituelle. Elles montrent les grandes lignes (et pas toutes). C'est pourquoi nous dirons que ce qui se trouve dans les Ecritures est aussi vrai que ce qui ne s'y trouve pas...
Dire : "au moyen du silence, Il se révèle" n'a pas de sens. La Connaissance Suprême ne vient pas "au moyen" de quoi que ce soit. La Connaissance Suprême se révèle d'elle-même. Mais, pour désagréger ce qui "voile", certaines pratiques spirituelles, certaines disciplines sont opportunes.
Le silence réel s'impose quand la pensée n'a plus nulle part où aller. Mais en réalité, qu'il y ait pensée ou pas, que l'on parle ou pas, ne fait aucune différence !
Le "laissez-moi me donner sans attendre aucun résultat" est encore un désir de résultat ! Néanmoins, cette aspiration à l'action non égoïste l'aidera peut-être à advenir.
Dieu donne ses instructions de toutes les façons. On peut apprendre des arbres, des animaux. Le guru est partout présent.
L'esprit est agité. Bien sûr, il se démène de tous côtés et ne s'apaise que s'il hérite enfin de son bien propre, son droit de naissance : la pure attitude.
Rien ne doit être forcé. Il suffit de favoriser un bon climat et vos proches se développent spontanément. Le fruit le plus succulent est celui qu'on laisse mûrir tranquillement sur sa branche.
Est VU, vraiment vu, ce qui une fois vu enlève tout désir d'en voir plus.
Est ENTENDU, vraiment entendu, ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus.
Ne plus croire en rien est une phase naturelle de toute quête spirituelle. En un sens, les Déités, les Ecritures induisent en erreur. Toute tentative de confiner dans des mots et des concepts ce qui est inexprimable falsifie. Mais déclarer ou écrire que les Ecritures sont fausses est une autre forme d'Ecriture...
Dans la méditation "faire" et "être" sont si différents ! On tente de méditer, on "fait" de la méditation, mais le jour où la méditation émane de soi, où elle "est", quel autre monde !
Voyez. Vous recevez une éducation comparable.
Vous vous référez aux mêmes livres.
Certains en font des conférences, d'autres des poèmes...
Une porte barricadée se force de deux façons : en la mettant à bas, où en se couchant devant. Ainsi, on se met à bas soi-même !
Les visions, les "vibrations" se manifestent tant que nous en sommes au monde du "je veux". Du moment où nous rejoignons notre nature réelle, ces "distinctions" disparaissent.
Le mystère de l'univers se révèle à qui sait atteindre le "non-quoi-que-ce-soit".
Un bébé ne sait pas dire "maman" et pourtant quand il pleure, la mère sait qu'il l'appelle, et accourt.
(Ça ne marche pas avec les plus grands !...)
De la même façon, tant que nous sommes ignorants nous pouvons appeler Dieu par n'importe quel moyen. Il comprend.
Quand le guru dit : je suis toujours avec vous, cela peut s'entendre de bien des façons.
Allons d'abord au plus vaste :
Le guru est inséparable de chaque particule de l'univers. En cela il n'est pas distinct de vous. L'univers n'est qu'une seule et même substance. Le guru et le disciple en font partie, inséparables. En celà, le guru est avec vous.
En outre, le guru est avec vous sous la forme du mantra.
Enfin, sur un mode plus singulier, certains sages ont le pouvoir d'être en plusieurs endroits en même temps. Pour le bénéfice de ses disciples, le guru, par son don d'ubiquité, peut approcher distinctement chacun d'entre eux, à tout moment.
En cela aussi, le guru est avec vous.
Les choses arrivent d'elles-mêmes. Nous ne le voyons pas assez. Il nous semble par exemple qu'on doit désirer ardemment rencontrer son maître pour qu'il vienne à nous.
En réalité, cela survient spontanément. Tout surgit dans la plénitude du temps. Le désir de rencontrer son maître se manifeste, il est là.
Si la graine est semée, la plante pousse d'elle-même. Elle n'a pas à faire d'efforts. De la même façon, tout ce qui se manifeste au monde, participe du non-effort.
Allez à la recherche de ce qui est dissimulé derrière le monde.
Pour cela, choisissez le seuil qui rend facile l'accès à votre vraie demeure.
Quand vous dites : "Untel vient de s'en aller", il ne faut pas oublier qu'en un sens personne n'est parti. Absente de tout va-et-vient, chaque existence est présente de tout-temps.
Pour qui a gagné la grâce d'une Grande Ame, quelle que soit ensuite sa façon d'agir, le but suprême ne peut plus être manqué. Cette personne peut traverser toutes les tribulations, tous les désirs, elle est sur la Voie. Cela s'explique : une étincelle peut suffire à mettre le feu. Après, tout va de soi. Les barrières brûlent !
Vos limites sont l'occasion d'un retournement qui vous renvoie à ce que vous êtes à l'origine.
Où que vous vous dirigiez, vous allez au devant de votre propre Soi. Rien au monde n'est autre que votre propre Soi.
Vous pouvez atteindre le Un autant en vous déclarant son ennemi qu'en l'adorant. Le Un condense guerre et paix. Tout est Lui seul. Quoi que vous perceviez, quels que soient les événements, tout est sa manifestation.
Quand vous réaliserez que Dieu est indissociable du monde, quand vous comprendrez que tout est la mouvance du Divin, alors il n'y aura plus pour vous ni grâce, ni causalité. Il n'y aura plus moyen de séparer le vrai du faux.
La maladie est une de ses manifestations. En tout malheur, en toute tristesse, c'est Lui qui souffre. Quand c'est trop Il crie "C'est assez ! Je n'en peux plus !". Tant que nous nous laissons emporter dans le jeu terrible de la Création, il en est ainsi. Mais au-delà, que dire ? Au-delà, savoir et non-savoir, existence et non-existence sont UN.
Un mode de connaissance n'est pas lié à l'étude des Ecritures et à leur expérimentation progressive : Celui... "Révélé de Soi-même"... Ainsi s'échappe de soi-même, le suc d'un fruit mûr.
Quand vous faites escale dans un gîte, ce n'est pas votre "chez soi", n'est-ce pas ? Si cela était, nul ne pourrait vous forcer à le quitter. Mais en fait à tout moment on peut vous demander de libérer les lieux "sans discuter !" c'est pourquoi, s'il vous plaît, trouvez et suivez le chemin qui mène à votre vraie demeure, pour ne pas indéfiniment camper de gîte en gîte.
Dans ce que nous nommons la Réalisation Suprême, rien ne disparaît. Dans cet état exalté on ne peut dire ce qui reste et ce qui ne reste pas. Alors, à la fois, tout existe et plus rien n'existe. Etre à la fois fini et infini, là est la grande plongée, la Réalisation du Soi.
Si quelqu'un n'a aucun besoin d'être reconnu, même si de nombreux pouvoirs extraordinaires sont à sa disposition, il n'en manifeste rien.
Ce qu'une dévotion soutenue permet d'atteindre, une grande Ame peut le donner d'un seul regard, du plus léger attouchement. La grâce de Dieu se donne sans rien attendre. Tout est possible à tout moment.
Parfois la libération survient dans le corps d'un animal. En totalité, tout arrive.
Comment y aurait-il omniscience, là où le désir tiraille ! Parce que vous êtes dépendants, vous considérez toutes choses en terme de cause et d'effet. Vous établissez des préférences : là désir, là aucun désir. Comment pouvez-vous ainsi avoir une idée de ce qu'est l'omniscience ?
Que cela plaise ou non, les sages, ceux que l'on respecte comme omniscients, n'ont pas souvent l'inclination de révéler la Vérité. Ils le font dans certaines circonstances. Elles se présentent de temps en temps. Alors ils divulguent à certaines personnes ce qui peut aider. Cette présentation est partielle. La Vérité Suprême ne peut jamais être totalement exposée.
Dites-moi : vous vous confiez à Dieu parce qu'il vous donne sa grâce ? Ou... parce que vous vous en remettez à Dieu, il vous donne sa grâce ?
Je vous pose la question : un pieu est fiché en terre par la force du coup ou parce que la terre veut bien céder ? Ces deux aspects sont-ils dissociables ?
La personne centrée sur Dieu cesse de condamner êtres ou choses ; son amour, son pardon, sa patience, sa tolérance s'accroissent.
Elle voit Dieu en chacun, en chaque forme, chaque secte, chaque croyance, chaque religion, exactement comme une même personne est abordée par son fils en tant que père, par son neveu en tant qu'oncle, par sa femme en tant que mari et par ses parents en tant que fils.
Ecoutez, quand vous partez en voyage, vous ne prenez avec vous que ce dont vous avez besoin. Vous n'emportez pas tout ce qu'il y a dans votre maison. De même, lorsque vous devenez pèlerin en chemin vers Dieu, vous ne devez prendre que les provisions qui vous aideront à vivre toujours en Sa présence.
(en souriant) Si les femmes prennent le bon chemin, les hommes ne peuvent se tromper de direction.
Une personne demanda :
"Ma, comment réaliser l'union ?"
Elle répliqua en riant :
"De qui vient la désunion ?"
On lui dit :
"Quelquefois une personne expérimente des états extraordinaires sans qu'elle ait aucune discipline spirituelle, comme pour un enfant."
Elle répondit :
"Cela peut arriver à la suite d'un choc. Quelquefois les portes du dedans s'ouvrent ainsi toutes grandes, et tout s'éclaire. Cette ouverture peut être permanente ou temporaire. Si elle demeure, c'est une occasion remarquable de réussir sa vie."
Le monde de Dieu est fait tout à la fois d'êtres qui comprennent sa nature et d'êtres qui ne la comprennent pas ; à ceux-là Il donne les jouets qu'ils désirent.
S'il y a doctrine, il ne peut y avoir compréhension totale.
La conscience est omniprésente ; présente également en chaque créature, présente dans la terre.
Parce que nous ne réalisons pas que cette conscience est déjà présente dans l'argile, nous modelons une image d'argile et voulons lui insuffler la "vie" par des rites appropriés...
Quand il n'y a plus d'éloignement, la paix est acquise. Aussi longtemps que vous Le sentez éloigné, vous êtes dans le trouble.
Il n'est pas utile d'annoncer qu'une grenade est mûre. Sa couleur et son parfum parlent d'eux-mêmes !
Ce qui voile la réalité finit par tomber en charpie. Quand cela commence de se désagréger, on n'y peux plus rien. Le temps est venu de voir.
Comment le mensonge émerge-t-il de la vérité ?
Vous voulez le savoir ? Les vagues sont l'océan. Elles ne sont que les remous de l'océan lui-même. Le mensonge n'est rien d'autre qu'un remou de la vérité.
Chacun exprime les idées qui correspondent à ses propres possibilités. Après tout, foi et scepticisme sont tous les deux naturels.
En toute forme, en toute expression, il n'y a que Lui.
L'univers, vous le dites, n'est rien d'autre que le UN. En tant que tel, toute forme est Lui, toute forme est Sa Forme. Cela implique quoi ? La non-action... Pourquoi ?
Vous dites aussi :
"L'action offerte à Dieu est la seule vraie action, toute autre action est dérisoire, négative."
En fait qu'en est-il de Lui en tant qu'Action ? Forme ? Qualité ?
Quand Il se manifeste (Lui et tout ce qui participe de sa splendeur) Il semble en acte et Il ne fait rien.
IL EST FORME... la forme "fait"-elle quoi que ce soit ? et IL EST ACTION... Lui, le Tant-Aimé, vers qui languit toute la création.
Comprenez bien. L'UN qui est "Sans Forme", "Sans Qualités" est aussi "Toute Forme", "Toutes Qualités" ? Ce UN, Pure Intelligence, a toutes les formes en même temps qu'aucune. Oui, les activités mondaines, et les actions offertes à Dieu, les unes et les autres sont CELA, la seule Réalité Eternelle.
Parce que vos points de vue vous limitent, vous parlez de non-éternel et tenez pour certain que tout est provisoire, changeant, et que les sempiternels bouleversements de ce monde mènent on ne sait où.
En réalité...
... L'ACTION qui ne nous tient pas à sa merci est L'ETRE, simplement.
Arrive un moment dans la vie où une action inconditionnée, jaillissante, est rendue possible, quand vous êtes sans attache...
plus de danger alors, plus d'action erronée, plus de faux pas.
Vivre dans la division et rester indivise.
Obéir ? Ne pas obéir ?
Etabli dans le Soi, qui obéirait à qui ?
Où est l'autre ? Rien n'est séparé. A qui parler ? Où peut-il y avoir une relation ? Aussi longtemps que le guru, l'amour pour Lui, le travail, le "je", sont perçus comme séparés, il ne peut y avoir de réalisation du Soi.
Est digne d'être appelée "action", l'action qui révèle l'éternelle union de Dieu et de l'homme. Le reste est futile, indigne du nom d'action... Un non-acte. Cette union n'est pas à établir. Elle existe de toute éternité.
Parmi tant d'aspects, devinez-en un... Si le Bien-Aimé est le Soi, la défaite est Lui aussi, et tout ce qui se défait.
Vous dites "transitoire" ce qui ne reste pas en place, n'est-ce pas ? Mais qu'est-ce qui ne reste pas ? Qui ne reste pas ? Qui vient ? Qui va ? Changement, transformation, que sont-ils ? QUI ? Prenez les choses à la racine. Tout passe. La mort passe. La mort meurt. Qui va et où ? Qui vient et d'où ? Cet incessant va et vient, qu'est-ce ? QUI ?
Le sans-action... Le sans va-et-vient...
Tout dans l'univers dérive d'une substance fondamentale. On la réalise quand tous les nÏuds sont défaits. La cause de la Création -préservation- dissolution se révèle à qui vit "dénoué"...
Des efforts soutenus conduisent à être sans effort. Autrement dit, ce qui a été atteint par un effort soutenu est finalement transcendé...
Et vient la spontanéité !
Alors, "sans effort" vous êtes sur le chemin de l'infini.
Entrez dans le rythme de votre vraie nature. Un jour elle frappe comme un coup de foudre et vous saisit en un instant sans que vous puissiez résister. Il arrive un moment où "votre" action n'est plus nécessaire.
En fait il n'existe rien d'autre que l'Unique Instant. Dès l'Instant où vous Le trouvez, vous connaissez votre vrai Moi. Cet instant relie à l'ensemble de la création.
Chaque chose, chaque être est présent partout, de tout temps. Au royaume du Tout, dire que quelque chose existe ou n'existe pas n'a aucun sens.
Ce qui est entier est entier à tous égards. Une partie du Tout est aussi complète que le Tout en sa totalité.
La pleine jouissance de la vie ne s'obtient que dans un esprit d'absolu sacrifice.
Qui peut dire à la suite de quel événement, de quel coup du sort Son appel retentira ? Ne vous laissez pas abattre. Vous êtes vrai, pur, illuminé, libre, éternel.
Jouir des beautés de ce monde apporte beaucoup de joie. Aimer le divin donne une béatitude infinie.
Celui qui atteint et Celui qui est atteint sont une seule et même chose.
Que vous adoriez le Christ, Krishna, Kâli ou Allah, vous adorez en fait la lumière unique qui est aussi en vous car elle imprègne tout. Tout émane de la lumière.
Savez-vous qui est le diable ? Celui qui disperse et interprète le Soi.
Le JE et le VOUS ne peuvent co-exister. Débarrassez-vous du JE, et sans plus de façon IL se manifestera.
Rien sur terre n'advient par hasard ; une feuille tombe d'un arbre : cela a son propre sens. Que vous en perceviez ou non toute l'implication, il en restera en vous une trace ; peut-être pour une résurrection dans la plénitude du temps.
Le sens de la séparation, faites-le fondre par la dévotion, ou brûlez-le par la connaissance...
Alors, vous connaîtrez votre Soi.
Pour chacun, le chemin est différent. Là où vous êtes commence un chemin. Car il n'y a que LUI et nul autre où que l'on se tourne. LUI-même vous prend en charge. Jamais, jamais il ne vous abandonne.
Dans la parfaite, intégrale offrande de ce qu'Il donne à voir, le Bien-Aimé se tient révélé.
Des personnes différentes peuvent parler de Lui différemment, mais quoiqu'il soit dit ou pas dit, c'est Son chant. Rien ne saurait être exclu, et si quelque chose l'est, c'est le fruit de l'ignorance. Son jeu est ininterrompu, Il joue avec Lui-même. Puisqu'Il est Dieu, son jeu ne peut pas être intermittent. Si vous parlez de monisme, cela implique le dualisme. Si vous parlez de Sa descente sur la Terre - Il est indivisible. Celui qui descend, l'endroit d'où il vient, l'endroit où il descend, sont "tout un"...
Vous plantez une graine et il en pousse un grand arbre, avec toutes ses branches, ses ramifications, ses feuilles et d'innombrables nouvelles graines. Une multitude infinie d'arbres sont latents dans chaque graine. Pouvez-vous percevoir cela ? C'est sans commencement et sans fin. Les arbres sont vivants tout autant que vous et ils ont leurs propres langues. Ainsi vous pouvez parler à un arbre, mais vous ne connaissez pas son langage. Si vous le connaissiez vous pourriez converser avec lui. Les arbres aussi ont leur langage. Dieu est dans tout. Sa création est infinie ainsi que son Jeu.
Par l'étude de la science la soif de connaissance augmente et on peut ainsi s'éveiller à la quête de la Vérité. Mais la vérité qui nie Dieu et les autres divinités est partielle et partiale, ce n'est absolument pas une vision complète. Une vision intégrale unit le point de vue de la science avec celui de la foi. Dans une vison entière, les positions d'un croyant et d'un non-croyant se rejoignent.
Dieu octroie sa Grâce de deux façons : en favorisant et en défavorisant. Bien et mal sont tous deux présents dans le monde. Le chemin adéquat pour chacun, c'est celui que Dieu choisit. Sous la forme de la maladie, des efforts, du travail, sous toutes les formes la grâce de Dieu peut être perçue. A la fin d'un chagrin, cela devient clair. Voyons les choses autrement : en envoyant l'adversité, Dieu détruit l'adversité. En vous rendant malade, Il vous purifie. Dieu seul est le vrai docteur qui vous purifie au dedans et au dehors.
Prenez un angle encore différent. Qui frappe qui ? Qui est malade ? Que vous voyiez la maladie est une erreur. Seul Dieu est présent partout. Lui, et Lui et rien que Lui.
Quelqu'un demanda :
Quelle preuve y a-t-il que Dieu est ?
Quelle preuve y a-t-il que vous êtes ?
C'est simple. Je perçois que je suis.
Qui est ce "je" ?
Ma, je ne veux pas entrer plus loin dans ce débat philosophique. Je veux savoir de vous franchement et simplement si Dieu est une réalité ?
Ma répondit avec énergie :
Dieu est réel, tout comme vous l'êtes.
La relation est éternelle entre Dieu et l'homme ; mais dans son Jeu parfois elle est évidente, parfois elle est rompue ou plutôt semble rompue. Dans cette relation éternelle vous pouvez entrer à tout moment.
Le repos se trouve si on sait ne prendre aucun repos.
Voyez la vache... On prend soin d'elle pour qu'elle donne un lait abondant et de qualité.
Les tendances naturelles doivent être ainsi encouragées pour qu'elles donnent un "lait" de qualité... Ce lait baratté précipite le beurre, autrement dit la révélation du Soi-Absolu (PARAMATMA).
... Et Krishna vient voler ce beurre !
Maintenant, que vous nommiez ce Soi-Absolu "Toi" ou "Je" revient au même !
Considérons les petites gardeuses de vaches. Qui sont-elles ?
Vous dites souvent que lors de l'incarnation de Rama, les Rishis voulaient le connaître comme Epoux. Rama dit alors : "Le moment n'est pas venu. Mais quand je viendrai en tant que Krishna, vous serez exaucés."
"L'un" se tenait auprès de Rama et aspirait à "l'union". Cette rencontre savoureuse ne pouvait alors se faire.
Je vous entends souvent nommer Krishna "l'attirant". C'est dans la proximité de Rama que les Rishis ont senti l'attraction, d'où leur désir de le connaître comme Epoux.
Vous racontez les aventures de Krishna, ses jeux. L'adorateur passe la frontière qui le sépare de l'objet de son adoration. Il est pris par le Jeu. On dit que ce Jeu est éternel ; il l'est.
Après avoir parlé ainsi, Ma rit et remarqua :
Je parle charabia...
... Qui prend part à ce Jeu ? Les gardeuses de vaches. Qui sont-elles ? La "saveur du Un" (EK RASA). Les Rishis eux-mêmes dites-vous ont pris l'aspect des gardeuses de vaches. Ceci dépasse l'entendement ordinaire. Ce Jeu savoureux (LILA RASA) est inaccessible à ceux qui sont piégés par les désirs des sens. Seules les gardeuses de vache ont le sens de ce Jeu !
Ma rit encore et continua :
Bien ! Voyons les choses ainsi.
Le beurre est déjà présent dans le lait, non révélé. Les gardeuses de vache révèlent la substance cachée.
A ce moment, Ma rit comme une enfant :
Une autre pensée m'est venue à l'esprit, si folle que je ne l'ai dite qu'à voix basse.
Voyez-vous... nous ne sommes pas les serviteurs de Dieu. Il est notre serviteur. Il est obligé de nous donner selon notre désir !
Vous êtes ballotés d'un désir à l'autre. Votre vie oscille ainsi dans l'état de "nature désirante". On doit passer de là à sa vraie nature.
Tout humain pris dans son ignorance a une issue vers la connaissance. Par là, il retourne à sa vraie nature et au Repos.
Gardez cela à l'esprit : tout est dans la main de Dieu, vous êtes son instrument, il vous utilise comme Il lui plaît. Comprenez que TOUT EST LUI et vous serez aussitôt déchargés de tout fardeau. Que résultera-t-il de votre abandon à Lui ? Rien ne vous semblera "autre". Tout sera "vôtre"... Votre Soi.
Le sans-fin est dans le UN, et la fin dans la sans-fin ; mais où le UN infini se révèle, la question du fini et de l'infini ne se pose plus. Ce qui est EST.
Quand vous voyez un terme il n'y en a pas. Car dans toutes les formes et le sans-forme, Il est LUI, LUI seul.
Des états se présentent où on s'élève et on retombe. Mais, établis dans le repos parfait, il n'est plus de montée ni de descente - telle est notre demeure.
Comment peut-il y avoir les deux à la fois, le monde et l'UN ? Sur le chemin, Dieu et le monde semblent être deux, mais quand le but a été atteint, il y a seulement l'UN.
Le Suprême est TOUT et RIEN.
Où il y a seulement l'UN, il n'est pas question de naissance et de mort. Qui est né ? Qui meurt ? Tout est l'UN.
Le feu préexiste partout. Simplement on ignore à quel moment le frottement sera suffisant pour jeter des étincelles et mettre le feu.
Là où est Dieu le jeu ne peut être éphémère. Lui, le tout-puissant met en scène son jeu sans fin. En lui l'infini réside dans le fini ; et dans le fini réside l'infini.
Lui, l'Unique, le Soi joue avec Lui-même.
Toutes les approches ont un fond commun ; laquelle serait à condamner, à rejeter, à critiquer ? Tout est essentiellement égal.
Tu es la Mère, Tu es le Père
Tu es l'Ami, Tu es le Maître
Vraiment Tu es tout en tout
Chaque nom est ton nom,
Chaque qualité est ta qualité,
Chaque forme, Ta forme, vraiment.
... et cependant Il est aussi où n'est aucune forme, pur Etre non manifesté.
Tout dépend de l'approche de chacun.
Vous voyez un bouton de fleur et ne voyez que lui ; là en réalité se trouve déjà contenus la fleur épanouie, le fruit, la graine, toute la plante.
L'accomplissement total, la fin de tous les états transitoires, de toutes les causalités, est ce que vous nommez SAMADHI. En terme de vie courante on dirait : après avoir bien travaillé, bien bu, bien mangé, on s'abandonne à un profond sommeil bien mérité.
Des personnes en quête de Vérité préfèrent avancer sans maître. Leur ligne d'approche le veut ainsi. Ils ne veulent s'en remettre qu'à eux-mêmes. A la racine de cette attitude, que voit-on ? Quand une personne mue par une intense aspiration ne se fie qu'à ses propres forces, l'Etre Suprême se révèle dans l'intensité de son engagement.
Ne croire qu'à ses propres forces,
Ne se fier qu'à ses propres capacités, comme toute autre approche, participe du Pouvoir Unique.
Il trouve le moyen d'intervenir dans ce cas sans qu'aucun enseignement extérieur ne soit nécessaire. Quand certains ont besoin de recevoir des enseignements, d'autres trouvent leur guide en eux-mêmes, sans l'aide des mots des autres. Pourquoi serait-ce impossible ? Le voile de l'ignorance ne demande qu'à se disloquer.
Pour certains enfants, le professeur se répète constamment. D'autres comprennent tout de suite ce qui leur a été dit et s'en souviennent. Et puis il y a ceux à qui il n'est même pas nécessaire de tout dire... La compréhension globale leur vient naturellement. Vous connaissez sûrement cette sorte d'élèves ! De même parfois, parmi tant d'autres qui reçoivent une initiation, tel ou telle progresse à grande allure vers l'état de Guide-en-ce-monde. A cause d'enseignements déjà reçus dans une vie passée ? Ou simplement parce que le Grand Moment de l'Eveil est venu ?
L'Eveil sait survenir sans le secours des mots. Parfois la parole aide, parfois non...
N'est-il pas envisageable que l'Eveil survienne sans qu'on n'ait rien tenté dans cette direction au cours de toutes les vies passées ? Avec Lui, le jaillissant, tout est possible...
Il se perçoit dans un courant toujours renouvelé, en des formes toujours nouvelles.
Les chemins sont sans nombre. On ne peut les limiter à ce qu'ont répertorié nos écritures. Où il est question d'Infini, la variété des approches est aussi infinie, et les révélations sur ces chemins sont illimitées. Ne dit-on pas : "Il y a autant de doctrines qu'il y a de sages" ? A moins d'avoir une expression qui vous soit propre, il n'est nullement question d'être Sage.
Si vous dites, "après l'Eveil, le corps ne survivra pas", vous pensez que l'incarnation fait obstacle à la Connaissance Suprême. En fait, quand le Soi se révèle, le corps ne fait pas problème ; dans cet état il n'est plus question de qui que ce soit, ni de quoi que ce soit.
Nous disons : le Soi se révèle à lui-même. En fait Il ne se révèle pas du tout. A qui devrait-il se révéler ?
Où il n'y a ni forme ni attribut, quels mots utiliser ? Où rien n'est exclu, comment empêcher l'Unité ? Dans cet état de repos complet, rien n'est à part de Lui.
Parler de montée et de descente implique qu'il y a un lieu où monter, un lieu où descendre. Mais où peut-on aller où Il ne soit pas ? Descente et montée sont indissociables. Il monte, Il descend. Le fait de monter, de descendre est avant tout LUI. Vous parlez de Montée ou de Descente Divine mais Il ne peut se diviser.
Les flammes s'élèvent sans affecter l'unité du feu.
Pour réaliser ce qui EST, vous suivez tant d'injonctions, de chemins... Mais tout chemin limite. De toutes vos forces, ayez l'imagination de balayer toutes vos représentations. Au-delà de la représentation est la révélation de CELA que vous êtes vraiment.
Est-il jamais venu à l'existence pour qu'on puisse L'accepter ou Le rejeter ?
Il n'est jamais né.
D'un certain point de vue, le monde n'existe pas et la Vérité se trouve en éliminant tout nom, toute forme. D'un autre point de vue, noms et formes sont l'Indestructible (AKCHARA). (En sanskrit, AKCHARA signifie à la fois "indestructible" et "lettres de l'alphabet".)
L'apparition du monde des phénomènes (attribuée au jeu trompeur des perceptions) et sa disparition (attribuée à une connaissance juste) ne sont en réalité qu'une seule et même réalité : LUI. Là, il n'y a pas
d'attitude erronnée à réajuster, mais UN terrain fondamental.
L'erreur de penser qu'il y a en quoi que ce soit une erreur, doit être éradiquée...
Il n'y a ni révélation, ni secret. Ce qui se propose est de tout temps présent.
Que ce monde objectivé par les sens soit ou non perçu ne fait aucune différence. Il existe un état où il en est ainsi.
En tant que "mort" Tu es, et en tant que "désir". Tu es "devenir", Tu es "être", "différenciation" et "identité". Car Tu es sans limite. Tu es le grondement de la nature, tout aussi bien.
Etre pleinement conscient n'est pas assez. Il faut s'élever au-delà de la conscience et de l'inconscience.
Pensez-vous que debout ou assis serrés dans un espace vous le remplissez ? En vérité, il n'y a personne, l'espace est vide !
Votre corps à chaque étape de son évolution est toujours présent : ce qu'il était autrefois vit aujourd'hui et vivra dans le futur... Une façon d'expérimenter que passé-présent-futur sont l'éternel présent. Mais le temps dévore aussi ! L'enfance chasse l'adolescence ; à quel moment survient le changement ? Vous le savez ? En vérité, apparition, continuité, disparition sont simultanées.
Dans une guirlande de fleurs, il y a Un fil, des fleurs, des "manques" entre les fleurs. Ces manques sont cause de souffrance. Comprendre ce qui unit, délivre de tout manque.
La forme est vide en réalité. Réaliser cela permet d'être libre de la forme. Le monde se révèle vide prêt à disparaître dans le Grand Vide. Le vide est la nature même de la manifestation ; il est donc la forme.
Que l'on emprunte le chemin de la dévotion où le "je" se perd dans le "Toi", ou le chemin de l'introspection en quête du vrai "Je", c'est Lui seul qui est trouvé, dans le "Toi", dans le "Je".
C'est Toi qui appelles désespérément, Toi aussi la Voie et le But final.
Négation, affirmation sont également "Toi", l'Un.
Souffrir d'une limitation est une manifestation de l'Illimité.
Perfection... imperfection... complet... incomplet... ces questions peuvent-elles se soulever dans l'absolue Plénitude ?
Le moment de notre naissance détermine dit-on notre vie. Le Moment Suprême met un terme à la causalité.
... Ce Moment est éternel.
La réalité derrière le voile et vous devant... ? Le voile n'était pas là avant, il ne sera pas là plus tard. Il n'existe pas maintenant.
Mouvement, repos, perdent leur "distinction" pour qui voit.
Mouvement... repos..., la graine enfouie dans la terre repose, mais dans le même instant, le processus de germination commence, un mouvement ! Si se mouvoir signifie ne pas rester en place, comment se fait-il qu'ici mouvement et repos coïncident ? C'est ainsi ! De la même façon chaque instant de la croissance de l'arbre est un point de repos et un passage...
Les feuilles poussent, tombent, ce sont autant de changements de condition.
Il s'agit toujours du même arbre.
ET CELA CONTINUE... ... En un moment unique. L'arbre est en puissance des arbres, des feuilles, des fruits sans nombre, des mouvements infinis et une stabilité indescriptible. Un instant contient en puissance des instants innombrables, où repose le Seul Instant.
Au moment de votre naissance, vous ne saviez pas que vous veniez à la vie.
Mais à l'Instant Suprême, vous savez QUI vous êtes. A cet instant, l'univers entier est vôtre. En recevant une graine, en puissance vous recevez une infinité d'arbres. En captant l'Instant Suprême, vous recevez tout.
Dans un premier temps, on LE perçoit DANS les êtres, les choses ; et puis on ne LE voit plus DANS quoi que ce soit, car LUI seul est : arbres, fleurs, eau, terre, tout est le Bien-Aimé. Toute façon d'être, toute expression, TOUT ce qui existe est LUI ; sans rien en plus...
Certains disent : "Il n'y a que le UN sans second". D'autres ont atteint cette condition et maintiennent la relation avec le Seigneur. Ils pensent : "Il est le Tout, je fais partie de Lui, et cependant il n'y a qu'Une Vérité." La Réalité Suprême est représentée par la splendeur du Corps du Bien-Aimé. Quelle merveille !
Si, après que l'Unité ait été réalisée, la relation de service à son Maître persiste, qu'objecter ? Dès le début ce Service menait au but... A la fin, c'est LUI, le UN qui sert. Là est le réel Service. Appelez-le "libération" si vous préférez !
Faut-il atteindre quoi que ce soit ? Nous SOMMES la Vérité. Parce que nous imaginons que cela doit être expérimenté, nous mettons cette vérité à part de nous. A un certain niveau c'est justifié, à un autre non.
Dans l'Etat Sublime "connaissance" et "inconnaissance" sont contenus en soi-même. Comment dire ? On peut comprendre une démarche, un niveau, mais Là ne se confrontent plus "ce qui est atteint" et "ce qui n'est pas atteint". Le "ce qui n'est pas atteint" ne court-circuite rien !
Dans le "il n'y a pas", le "il y a" est sous-jacent. Sans le "il y a" à quoi servirait le "ne pas" ?
Vous vous demandez comment ceux qui tendent vers des fins si différentes peuvent "à la fin" se rejoindre ? Ce "à la fin" s'inscrit dans le temps. Qui dit "temps" dit aussi son au-delà. Quand le "à la fin" ou "le temps" ne s'imposent plus, là tout s'unit.
Vous vous émerveillez, vis à vis de celles et ceux qui renoncent au monde ; en réalité c'est vous qui renoncez à Tout ! Quel est ce Tout ? Dieu ! Le laisser de côté est votre renonciation suprême...
(Elle éclate de rire)
Quand Il se manifeste dans les joies de ce monde, le contentement n'est pas total, car Il fait "vouloir" toujours plus. Mais la plus infime miette de joie divine ne vous laisse pas sur votre faim et quand on trouve l'Essence de toute chose, notre Soi, là est la Joie Suprême. Cela trouvé, tout est trouvé. Tous les tourments sont apaisés !
Ne vous satisfaites pas des joies fragmentaires ; elles sont fatalement remises en cause ; soyez complets, et la perfection atteinte... soyez VOUS-MEME.
Ayant plongé dans le Gange, on ne peut être que totalement trempé. Etabli dans l'Etre pur on ne peut plus s'en extraire.
Dans la totale perfection, l'immersion complète, il semble que vous vous déplacez, agissez comme tous les autres, mais en fait vous n'allez jamais nulle part, ni ne percevez quoi que ce soit.
Il n'y a pas "l'être éveillé" et "l'être dans l'ignorance"... Se qualifier "d'éveillé", c'est assumer une position.
La cime des arbres contient ses racines puisque ses graines poussent là. Où est la contradiction ?
Où CELA est -pensez-y- qui agit, avec quelle action, et sur quoi ? Il marche sans pieds, voit sans yeux, entend sans oreilles, se nourrit sans bouche. Décrivez Le comme vous voulez. Il est ainsi.
"Toutes les formes et marques distinctives je les reconnais pour miennes ; éternellement, ainsi, j'existe. Je suis toutes formes, tout mode d'apparition ; par des voies d'une infinie diversité, elles vivent en moi, et moi je vis en elles. En moi toute modalité s'exprime - aucune n'est à exclure -"
Quand cela sera perçu directement, et que toutes les expressions seront reconnues comme un tout, alors sûrement l'Un se révèlera.
Regardez : s'il n'y avait pas le voile de l'ignorance pour un individu, comment Dieu mènerait-il le Jeu ? Pour jouer un rôle il faut être oublieux de soi-même.
Que dire ? Etre, Non-Etre, ou encore ni Etre, ni Non-Etre ? L'ineffable Vérité s'expérimente de deux façons : par le Silence du Soi-en-toute-lumière, ou par le Jeu incessant de Celui qui joue tous les rôles.
Dire que toutes choses se "réalisent" dans l'UN implique encore une part d'obscurité. Ce n'est pas la grande réalisation, le royaume de la Pure Conscience. Il n'y a pas "connaissance" quand on émerge d'un "état d'obscurité".
La Grand-Mère (MAHAMAYA) est l'origine de la Création. Quand s'est éveillé en Elle l'envie de jouer la Vie Elle s'est divisée en deux : MA et MAYA, inventant le théâtre du monde, habitant toutes les formes.
Quand un être durement éprouvé s'éveille à l'intuition véritable, il sent la présence de la Mère (MA) dans les apparences transitoires (MAYA) et se met à sa recherche.
Quand, béni par Sa grâce, ses efforts sont couronnés de succès, il La voit, cause première de toute création (MAHAMAYA). Ce n'est pas tout. Il la ressent emplissant toute manifestation et se fond en Elle. Il se perd dans l'océan du divin Etre-Conscience-Béatitude...
Il réalise que celle que l'on nomme en ce monde MAYA est sur le chemin spirituel MAHAMAYA ; et que si leurs fonctions sont différentes dans la manifestation, en essence elles sont un.
Les jeux du monde vous séduisent et vous disposent peu à abandonner ses délices. Adoptez le chemin spirituel et vous rencontrerez la Béatitude. Le temps terrestre est éphémère ; la divine béatitude éternelle. Les deux ont leur raison d'être. Dans le théâtre du monde, le metteur en scène distribue ce qui convient à chacun pour qu'il puisse graduellement être conduit au But ; là où lui sera révélé sous son double aspect : MAHAMAYA, la grande illusion... MAHAMAYA, la Grande Mère de l'Univers...
DEVO BHUTVA DEVAM YAJET
"Ce n'est qu'en faisant un avec le Seigneur qu'on peut l'honorer".
Si après la réalisation du Soi, après que notre Etre essentiel s'est révélé, on continue de servir son Dieu, c'est soi-même que l'on honore. Voici le Jeu de Dieu.
Quand vous dites : "Ceci est Lui et cela aussi", le "aussi" vous limite. Vous constatez une séparation entre "ceci" et "cela"... Dans le UN... pas d' "aussi" !
La Vierge éternelle ne dépend de rien. Elle est la "puissance" du UN (si l'on veut voir les choses ainsi...) l'énergie de la Réalité Suprême.
Pure existence - avec et sans forme -, toute puissance (MAHAMAYA).
"La toute-puissante" (MAHASAKTI) est à la racine de toutes choses, de toute création, préservation, dissolution. Une frondaison ne s'étend que parce que l'arbre est enraciné. De même, toutes sortes de déités, d'anges, d'archanges, sont les manifestations de sa puissance.
La vraie nature de l'être humain est le suprême "Je suis".
Je ne les déclare pas superflues.
Mais toujours, gardez un oeil sur Dieu.
Si vous faites ainsi, vous verrez fatalement que le "CELA EST" et le "MOI JE" sont aussi liés que l'arbre et son ombre.
Le "MOI JE" est une ombre projetée du "CELA EST".
En suivant l'ombre on parvient au pied de l'arbre.
De la même façon on parvient à Dieu en menant une vie normale, avec toutes ses occupations MAIS sans LE perdre de vue.
Il n'y a rien à quoi renoncer.
Trouvons plutôt l'élan pour traverser la vie.
Après tous ses élans restreints, l'être humain doit trouver le Grand Elan.
L'esprit de service, le Service réel, ne suit aucune règle préétablie.
Il est si personnel qu'il n'admet aucune directive.
Un jour alors que vous "faites votre service" de façon conventionnelle, l'inspiration survient !
A partir de là, tout ce qui est à faire se fera de façon inspirée.
Oui. Dieu peut être vu. On peut Lui parler, de la même façon que je vous vois et que je vous parle !
Elle rit...
Le jeu de Krishna peut à peine être saisi de ceux qui se sont libérés dans cette vie.
Etre libéré implique qu'on s'est dégagé des liens qui nous attachaient.
Etre libre est une autre affaire !
Ceux qui sont libres comprennent le jeu de Krishna.
Ces jeux commencent où s'achève le Védanta.
Cela est ineffable.
Dans ce jeu, il n'y a qu'un être.
Il est Radha et toutes les amoureuses, leurs troupeaux, Tout en Un.
Krishna en lui-même se rejoint de toutes les façons.
Dans le monde, rien n'est isolé. Tout interagit.
Création, maintien, destruction ne sont qu'un seul et même événement.
Mais votre façon de mener votre vie vous a fait prendre tout de travers.
Vous vous retrouvez empétrés en vous-mêmes.
Il va falloir dans votre relation au monde remettre tout à plat.
Il n'y a pas de problème quand tout est à sa place.
Faites de votre mieux. Dieu fera le reste.
Dénouez ce que vous pouvez. Le reste se dénouera de soi-même.
Qu'est-ce que s'incliner ? Renverser le contenu d'un pot. S'incliner, c'est renverser tout notre contenu. Vous dites que votre tête est pleine d'idées, d'impressions... Mais quand vous vous penchez, rien ne sort. Comme pour une salière humide, rien ne passe par les trous !
Vous allez au bain public. Admettons qu'il n'y en ait qu'un, mais vous partez d'endroits différents ; alors les chemins sont différents pour y parvenir. De même la religion est une et toutes les pratiques tendent au même but. Elles apparaissent très différentes pour répondre à la situation de chacun.
Il n'y a "grâce" que dans la distinction du "moi" et du "toi".
Après leur fusion, qui montre de la grâce à qui ?
Dieu a aussi ses caprices. Il est parfait en toutes choses.
Pourquoi serait-il sans caprices ?
Parce que vous agissez selon des motivations, vous attribuez à Dieu des motivations. Ultimement... rien de tel.
Le feu brûle, nous brûle si on l'approche, qu'on le veuille ou non. Si vous approchez la Déesse sans le savoir, c'est la même chose. Bien sûr un objet pris dans la glace ne flambera pas aussitôt. Mais le feu le lèchera. Si vous approchez un être habité par la Déesse, cela risque de vous laisser des traces...
Pour atteindre Dieu, tout ce qui est à faire est de vous mettre en marche selon les indications que donne le guru. Une fois partis, tout va de soi. Supposez que vous vouliez rejoindre le Gange. Vous demandez une première fois à quelqu'un la direction. Il vous la donne. Ensuite même si vous vous égarez, d'autres personnes vous remettront sur la route. Vous y arriverez forcément. Le tout est de rester en mouvement. Même si la première personne qui vous a indiqué la bonne direction ne vous accompagne pas jusqu'au Gange, vous y arriverez par vos propres moyens.
J'appelle les Ecritures des horaires de chemin de fer. Vous voulez aller par le train d'un point à un autre. Toutes les stations jusqu'à votre destination sont indiquées. Mais seulement les noms. Comment vous faire une idée des lieux eux-mêmes ? En plus, tout n'est pas indiqué, seulement les agglomérations les plus importantes. Les Ecritures ne disent pas non plus tout d'une quête spirituelle. Elles indiquent les grandes étapes. Vous n'y trouverez pas quantité d'expériences qui peuvent survenir, ni les infinies nuances d'une progression. Peut-on répertorier les passages de couleurs d'un lever du jour ? Les Ecritures ne peuvent avoir le dernier mot en matière de quête spirituelle. Elles montrent les grandes lignes (et pas toutes). C'est pourquoi nous dirons que ce qui se trouve dans les Ecritures est aussi vrai que ce qui ne s'y trouve pas...
Dire : "au moyen du silence, Il se révèle" n'a pas de sens. La Connaissance Suprême ne vient pas "au moyen" de quoi que ce soit. La Connaissance Suprême se révèle d'elle-même. Mais, pour désagréger ce qui "voile", certaines pratiques spirituelles, certaines disciplines sont opportunes.
Le silence réel s'impose quand la pensée n'a plus nulle part où aller. Mais en réalité, qu'il y ait pensée ou pas, que l'on parle ou pas, ne fait aucune différence !
Le "laissez-moi me donner sans attendre aucun résultat" est encore un désir de résultat ! Néanmoins, cette aspiration à l'action non égoïste l'aidera peut-être à advenir.
Dieu donne ses instructions de toutes les façons. On peut apprendre des arbres, des animaux. Le guru est partout présent.
L'esprit est agité. Bien sûr, il se démène de tous côtés et ne s'apaise que s'il hérite enfin de son bien propre, son droit de naissance : la pure attitude.
Rien ne doit être forcé. Il suffit de favoriser un bon climat et vos proches se développent spontanément. Le fruit le plus succulent est celui qu'on laisse mûrir tranquillement sur sa branche.
Est VU, vraiment vu, ce qui une fois vu enlève tout désir d'en voir plus.
Est ENTENDU, vraiment entendu, ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus.
Ne plus croire en rien est une phase naturelle de toute quête spirituelle. En un sens, les Déités, les Ecritures induisent en erreur. Toute tentative de confiner dans des mots et des concepts ce qui est inexprimable falsifie. Mais déclarer ou écrire que les Ecritures sont fausses est une autre forme d'Ecriture...
Dans la méditation "faire" et "être" sont si différents ! On tente de méditer, on "fait" de la méditation, mais le jour où la méditation émane de soi, où elle "est", quel autre monde !
Voyez. Vous recevez une éducation comparable.
Vous vous référez aux mêmes livres.
Certains en font des conférences, d'autres des poèmes...
Une porte barricadée se force de deux façons : en la mettant à bas, où en se couchant devant. Ainsi, on se met à bas soi-même !
Les visions, les "vibrations" se manifestent tant que nous en sommes au monde du "je veux". Du moment où nous rejoignons notre nature réelle, ces "distinctions" disparaissent.
Le mystère de l'univers se révèle à qui sait atteindre le "non-quoi-que-ce-soit".
Un bébé ne sait pas dire "maman" et pourtant quand il pleure, la mère sait qu'il l'appelle, et accourt.
(Ça ne marche pas avec les plus grands !...)
De la même façon, tant que nous sommes ignorants nous pouvons appeler Dieu par n'importe quel moyen. Il comprend.
Quand le guru dit : je suis toujours avec vous, cela peut s'entendre de bien des façons.
Allons d'abord au plus vaste :
Le guru est inséparable de chaque particule de l'univers. En cela il n'est pas distinct de vous. L'univers n'est qu'une seule et même substance. Le guru et le disciple en font partie, inséparables. En celà, le guru est avec vous.
En outre, le guru est avec vous sous la forme du mantra.
Enfin, sur un mode plus singulier, certains sages ont le pouvoir d'être en plusieurs endroits en même temps. Pour le bénéfice de ses disciples, le guru, par son don d'ubiquité, peut approcher distinctement chacun d'entre eux, à tout moment.
En cela aussi, le guru est avec vous.
Les choses arrivent d'elles-mêmes. Nous ne le voyons pas assez. Il nous semble par exemple qu'on doit désirer ardemment rencontrer son maître pour qu'il vienne à nous.
En réalité, cela survient spontanément. Tout surgit dans la plénitude du temps. Le désir de rencontrer son maître se manifeste, il est là.
Si la graine est semée, la plante pousse d'elle-même. Elle n'a pas à faire d'efforts. De la même façon, tout ce qui se manifeste au monde, participe du non-effort.
Allez à la recherche de ce qui est dissimulé derrière le monde.
Pour cela, choisissez le seuil qui rend facile l'accès à votre vraie demeure.
Quand vous dites : "Untel vient de s'en aller", il ne faut pas oublier qu'en un sens personne n'est parti. Absente de tout va-et-vient, chaque existence est présente de tout-temps.
Pour qui a gagné la grâce d'une Grande Ame, quelle que soit ensuite sa façon d'agir, le but suprême ne peut plus être manqué. Cette personne peut traverser toutes les tribulations, tous les désirs, elle est sur la Voie. Cela s'explique : une étincelle peut suffire à mettre le feu. Après, tout va de soi. Les barrières brûlent !
Vos limites sont l'occasion d'un retournement qui vous renvoie à ce que vous êtes à l'origine.
Où que vous vous dirigiez, vous allez au devant de votre propre Soi. Rien au monde n'est autre que votre propre Soi.
Vous pouvez atteindre le Un autant en vous déclarant son ennemi qu'en l'adorant. Le Un condense guerre et paix. Tout est Lui seul. Quoi que vous perceviez, quels que soient les événements, tout est sa manifestation.
Quand vous réaliserez que Dieu est indissociable du monde, quand vous comprendrez que tout est la mouvance du Divin, alors il n'y aura plus pour vous ni grâce, ni causalité. Il n'y aura plus moyen de séparer le vrai du faux.
La maladie est une de ses manifestations. En tout malheur, en toute tristesse, c'est Lui qui souffre. Quand c'est trop Il crie "C'est assez ! Je n'en peux plus !". Tant que nous nous laissons emporter dans le jeu terrible de la Création, il en est ainsi. Mais au-delà, que dire ? Au-delà, savoir et non-savoir, existence et non-existence sont UN.
Un mode de connaissance n'est pas lié à l'étude des Ecritures et à leur expérimentation progressive : Celui... "Révélé de Soi-même"... Ainsi s'échappe de soi-même, le suc d'un fruit mûr.
Quand vous faites escale dans un gîte, ce n'est pas votre "chez soi", n'est-ce pas ? Si cela était, nul ne pourrait vous forcer à le quitter. Mais en fait à tout moment on peut vous demander de libérer les lieux "sans discuter !" c'est pourquoi, s'il vous plaît, trouvez et suivez le chemin qui mène à votre vraie demeure, pour ne pas indéfiniment camper de gîte en gîte.
Dans ce que nous nommons la Réalisation Suprême, rien ne disparaît. Dans cet état exalté on ne peut dire ce qui reste et ce qui ne reste pas. Alors, à la fois, tout existe et plus rien n'existe. Etre à la fois fini et infini, là est la grande plongée, la Réalisation du Soi.
Si quelqu'un n'a aucun besoin d'être reconnu, même si de nombreux pouvoirs extraordinaires sont à sa disposition, il n'en manifeste rien.
Ce qu'une dévotion soutenue permet d'atteindre, une grande Ame peut le donner d'un seul regard, du plus léger attouchement. La grâce de Dieu se donne sans rien attendre. Tout est possible à tout moment.
Parfois la libération survient dans le corps d'un animal. En totalité, tout arrive.
Comment y aurait-il omniscience, là où le désir tiraille ! Parce que vous êtes dépendants, vous considérez toutes choses en terme de cause et d'effet. Vous établissez des préférences : là désir, là aucun désir. Comment pouvez-vous ainsi avoir une idée de ce qu'est l'omniscience ?
Que cela plaise ou non, les sages, ceux que l'on respecte comme omniscients, n'ont pas souvent l'inclination de révéler la Vérité. Ils le font dans certaines circonstances. Elles se présentent de temps en temps. Alors ils divulguent à certaines personnes ce qui peut aider. Cette présentation est partielle. La Vérité Suprême ne peut jamais être totalement exposée.
Dites-moi : vous vous confiez à Dieu parce qu'il vous donne sa grâce ? Ou... parce que vous vous en remettez à Dieu, il vous donne sa grâce ?
Je vous pose la question : un pieu est fiché en terre par la force du coup ou parce que la terre veut bien céder ? Ces deux aspects sont-ils dissociables ?
La personne centrée sur Dieu cesse de condamner êtres ou choses ; son amour, son pardon, sa patience, sa tolérance s'accroissent.
Elle voit Dieu en chacun, en chaque forme, chaque secte, chaque croyance, chaque religion, exactement comme une même personne est abordée par son fils en tant que père, par son neveu en tant qu'oncle, par sa femme en tant que mari et par ses parents en tant que fils.
Ecoutez, quand vous partez en voyage, vous ne prenez avec vous que ce dont vous avez besoin. Vous n'emportez pas tout ce qu'il y a dans votre maison. De même, lorsque vous devenez pèlerin en chemin vers Dieu, vous ne devez prendre que les provisions qui vous aideront à vivre toujours en Sa présence.
(en souriant) Si les femmes prennent le bon chemin, les hommes ne peuvent se tromper de direction.
Une personne demanda :
"Ma, comment réaliser l'union ?"
Elle répliqua en riant :
"De qui vient la désunion ?"
On lui dit :
"Quelquefois une personne expérimente des états extraordinaires sans qu'elle ait aucune discipline spirituelle, comme pour un enfant."
Elle répondit :
"Cela peut arriver à la suite d'un choc. Quelquefois les portes du dedans s'ouvrent ainsi toutes grandes, et tout s'éclaire. Cette ouverture peut être permanente ou temporaire. Si elle demeure, c'est une occasion remarquable de réussir sa vie."
Le monde de Dieu est fait tout à la fois d'êtres qui comprennent sa nature et d'êtres qui ne la comprennent pas ; à ceux-là Il donne les jouets qu'ils désirent.
S'il y a doctrine, il ne peut y avoir compréhension totale.
La conscience est omniprésente ; présente également en chaque créature, présente dans la terre.
Parce que nous ne réalisons pas que cette conscience est déjà présente dans l'argile, nous modelons une image d'argile et voulons lui insuffler la "vie" par des rites appropriés...
Quand il n'y a plus d'éloignement, la paix est acquise. Aussi longtemps que vous Le sentez éloigné, vous êtes dans le trouble.
Il n'est pas utile d'annoncer qu'une grenade est mûre. Sa couleur et son parfum parlent d'eux-mêmes !
Ce qui voile la réalité finit par tomber en charpie. Quand cela commence de se désagréger, on n'y peux plus rien. Le temps est venu de voir.
Comment le mensonge émerge-t-il de la vérité ?
Vous voulez le savoir ? Les vagues sont l'océan. Elles ne sont que les remous de l'océan lui-même. Le mensonge n'est rien d'autre qu'un remou de la vérité.
Chacun exprime les idées qui correspondent à ses propres possibilités. Après tout, foi et scepticisme sont tous les deux naturels.
En toute forme, en toute expression, il n'y a que Lui.
L'univers, vous le dites, n'est rien d'autre que le UN. En tant que tel, toute forme est Lui, toute forme est Sa Forme. Cela implique quoi ? La non-action... Pourquoi ?
Vous dites aussi :
"L'action offerte à Dieu est la seule vraie action, toute autre action est dérisoire, négative."
En fait qu'en est-il de Lui en tant qu'Action ? Forme ? Qualité ?
Quand Il se manifeste (Lui et tout ce qui participe de sa splendeur) Il semble en acte et Il ne fait rien.
IL EST FORME... la forme "fait"-elle quoi que ce soit ? et IL EST ACTION... Lui, le Tant-Aimé, vers qui languit toute la création.
Comprenez bien. L'UN qui est "Sans Forme", "Sans Qualités" est aussi "Toute Forme", "Toutes Qualités" ? Ce UN, Pure Intelligence, a toutes les formes en même temps qu'aucune. Oui, les activités mondaines, et les actions offertes à Dieu, les unes et les autres sont CELA, la seule Réalité Eternelle.
Parce que vos points de vue vous limitent, vous parlez de non-éternel et tenez pour certain que tout est provisoire, changeant, et que les sempiternels bouleversements de ce monde mènent on ne sait où.
En réalité...
... L'ACTION qui ne nous tient pas à sa merci est L'ETRE, simplement.
Arrive un moment dans la vie où une action inconditionnée, jaillissante, est rendue possible, quand vous êtes sans attache...
plus de danger alors, plus d'action erronée, plus de faux pas.
Vivre dans la division et rester indivise.
Obéir ? Ne pas obéir ?
Etabli dans le Soi, qui obéirait à qui ?
Où est l'autre ? Rien n'est séparé. A qui parler ? Où peut-il y avoir une relation ? Aussi longtemps que le guru, l'amour pour Lui, le travail, le "je", sont perçus comme séparés, il ne peut y avoir de réalisation du Soi.
Est digne d'être appelée "action", l'action qui révèle l'éternelle union de Dieu et de l'homme. Le reste est futile, indigne du nom d'action... Un non-acte. Cette union n'est pas à établir. Elle existe de toute éternité.
Parmi tant d'aspects, devinez-en un... Si le Bien-Aimé est le Soi, la défaite est Lui aussi, et tout ce qui se défait.
Vous dites "transitoire" ce qui ne reste pas en place, n'est-ce pas ? Mais qu'est-ce qui ne reste pas ? Qui ne reste pas ? Qui vient ? Qui va ? Changement, transformation, que sont-ils ? QUI ? Prenez les choses à la racine. Tout passe. La mort passe. La mort meurt. Qui va et où ? Qui vient et d'où ? Cet incessant va et vient, qu'est-ce ? QUI ?
Le sans-action... Le sans va-et-vient...
Tout dans l'univers dérive d'une substance fondamentale. On la réalise quand tous les nÏuds sont défaits. La cause de la Création -préservation- dissolution se révèle à qui vit "dénoué"...
Des efforts soutenus conduisent à être sans effort. Autrement dit, ce qui a été atteint par un effort soutenu est finalement transcendé...
Et vient la spontanéité !
Alors, "sans effort" vous êtes sur le chemin de l'infini.
Entrez dans le rythme de votre vraie nature. Un jour elle frappe comme un coup de foudre et vous saisit en un instant sans que vous puissiez résister. Il arrive un moment où "votre" action n'est plus nécessaire.
En fait il n'existe rien d'autre que l'Unique Instant. Dès l'Instant où vous Le trouvez, vous connaissez votre vrai Moi. Cet instant relie à l'ensemble de la création.
Chaque chose, chaque être est présent partout, de tout temps. Au royaume du Tout, dire que quelque chose existe ou n'existe pas n'a aucun sens.
Ce qui est entier est entier à tous égards. Une partie du Tout est aussi complète que le Tout en sa totalité.
La pleine jouissance de la vie ne s'obtient que dans un esprit d'absolu sacrifice.
Qui peut dire à la suite de quel événement, de quel coup du sort Son appel retentira ? Ne vous laissez pas abattre. Vous êtes vrai, pur, illuminé, libre, éternel.
Jouir des beautés de ce monde apporte beaucoup de joie. Aimer le divin donne une béatitude infinie.
Celui qui atteint et Celui qui est atteint sont une seule et même chose.
Que vous adoriez le Christ, Krishna, Kâli ou Allah, vous adorez en fait la lumière unique qui est aussi en vous car elle imprègne tout. Tout émane de la lumière.
Savez-vous qui est le diable ? Celui qui disperse et interprète le Soi.
Le JE et le VOUS ne peuvent co-exister. Débarrassez-vous du JE, et sans plus de façon IL se manifestera.
Rien sur terre n'advient par hasard ; une feuille tombe d'un arbre : cela a son propre sens. Que vous en perceviez ou non toute l'implication, il en restera en vous une trace ; peut-être pour une résurrection dans la plénitude du temps.
Le sens de la séparation, faites-le fondre par la dévotion, ou brûlez-le par la connaissance...
Alors, vous connaîtrez votre Soi.
Pour chacun, le chemin est différent. Là où vous êtes commence un chemin. Car il n'y a que LUI et nul autre où que l'on se tourne. LUI-même vous prend en charge. Jamais, jamais il ne vous abandonne.
Dans la parfaite, intégrale offrande de ce qu'Il donne à voir, le Bien-Aimé se tient révélé.
Des personnes différentes peuvent parler de Lui différemment, mais quoiqu'il soit dit ou pas dit, c'est Son chant. Rien ne saurait être exclu, et si quelque chose l'est, c'est le fruit de l'ignorance. Son jeu est ininterrompu, Il joue avec Lui-même. Puisqu'Il est Dieu, son jeu ne peut pas être intermittent. Si vous parlez de monisme, cela implique le dualisme. Si vous parlez de Sa descente sur la Terre - Il est indivisible. Celui qui descend, l'endroit d'où il vient, l'endroit où il descend, sont "tout un"...
Vous plantez une graine et il en pousse un grand arbre, avec toutes ses branches, ses ramifications, ses feuilles et d'innombrables nouvelles graines. Une multitude infinie d'arbres sont latents dans chaque graine. Pouvez-vous percevoir cela ? C'est sans commencement et sans fin. Les arbres sont vivants tout autant que vous et ils ont leurs propres langues. Ainsi vous pouvez parler à un arbre, mais vous ne connaissez pas son langage. Si vous le connaissiez vous pourriez converser avec lui. Les arbres aussi ont leur langage. Dieu est dans tout. Sa création est infinie ainsi que son Jeu.
Par l'étude de la science la soif de connaissance augmente et on peut ainsi s'éveiller à la quête de la Vérité. Mais la vérité qui nie Dieu et les autres divinités est partielle et partiale, ce n'est absolument pas une vision complète. Une vision intégrale unit le point de vue de la science avec celui de la foi. Dans une vison entière, les positions d'un croyant et d'un non-croyant se rejoignent.
Dieu octroie sa Grâce de deux façons : en favorisant et en défavorisant. Bien et mal sont tous deux présents dans le monde. Le chemin adéquat pour chacun, c'est celui que Dieu choisit. Sous la forme de la maladie, des efforts, du travail, sous toutes les formes la grâce de Dieu peut être perçue. A la fin d'un chagrin, cela devient clair. Voyons les choses autrement : en envoyant l'adversité, Dieu détruit l'adversité. En vous rendant malade, Il vous purifie. Dieu seul est le vrai docteur qui vous purifie au dedans et au dehors.
Prenez un angle encore différent. Qui frappe qui ? Qui est malade ? Que vous voyiez la maladie est une erreur. Seul Dieu est présent partout. Lui, et Lui et rien que Lui.
Quelqu'un demanda :
Quelle preuve y a-t-il que Dieu est ?
Quelle preuve y a-t-il que vous êtes ?
C'est simple. Je perçois que je suis.
Qui est ce "je" ?
Ma, je ne veux pas entrer plus loin dans ce débat philosophique. Je veux savoir de vous franchement et simplement si Dieu est une réalité ?
Ma répondit avec énergie :
Dieu est réel, tout comme vous l'êtes.
La relation est éternelle entre Dieu et l'homme ; mais dans son Jeu parfois elle est évidente, parfois elle est rompue ou plutôt semble rompue. Dans cette relation éternelle vous pouvez entrer à tout moment.
Le repos se trouve si on sait ne prendre aucun repos.
Voyez la vache... On prend soin d'elle pour qu'elle donne un lait abondant et de qualité.
Les tendances naturelles doivent être ainsi encouragées pour qu'elles donnent un "lait" de qualité... Ce lait baratté précipite le beurre, autrement dit la révélation du Soi-Absolu (PARAMATMA).
... Et Krishna vient voler ce beurre !
Maintenant, que vous nommiez ce Soi-Absolu "Toi" ou "Je" revient au même !
Considérons les petites gardeuses de vaches. Qui sont-elles ?
Vous dites souvent que lors de l'incarnation de Rama, les Rishis voulaient le connaître comme Epoux. Rama dit alors : "Le moment n'est pas venu. Mais quand je viendrai en tant que Krishna, vous serez exaucés."
"L'un" se tenait auprès de Rama et aspirait à "l'union". Cette rencontre savoureuse ne pouvait alors se faire.
Je vous entends souvent nommer Krishna "l'attirant". C'est dans la proximité de Rama que les Rishis ont senti l'attraction, d'où leur désir de le connaître comme Epoux.
Vous racontez les aventures de Krishna, ses jeux. L'adorateur passe la frontière qui le sépare de l'objet de son adoration. Il est pris par le Jeu. On dit que ce Jeu est éternel ; il l'est.
Après avoir parlé ainsi, Ma rit et remarqua :
Je parle charabia...
... Qui prend part à ce Jeu ? Les gardeuses de vaches. Qui sont-elles ? La "saveur du Un" (EK RASA). Les Rishis eux-mêmes dites-vous ont pris l'aspect des gardeuses de vaches. Ceci dépasse l'entendement ordinaire. Ce Jeu savoureux (LILA RASA) est inaccessible à ceux qui sont piégés par les désirs des sens. Seules les gardeuses de vache ont le sens de ce Jeu !
Ma rit encore et continua :
Bien ! Voyons les choses ainsi.
Le beurre est déjà présent dans le lait, non révélé. Les gardeuses de vache révèlent la substance cachée.
A ce moment, Ma rit comme une enfant :
Une autre pensée m'est venue à l'esprit, si folle que je ne l'ai dite qu'à voix basse.
Voyez-vous... nous ne sommes pas les serviteurs de Dieu. Il est notre serviteur. Il est obligé de nous donner selon notre désir !
Vous êtes ballotés d'un désir à l'autre. Votre vie oscille ainsi dans l'état de "nature désirante". On doit passer de là à sa vraie nature.
Tout humain pris dans son ignorance a une issue vers la connaissance. Par là, il retourne à sa vraie nature et au Repos.
Gardez cela à l'esprit : tout est dans la main de Dieu, vous êtes son instrument, il vous utilise comme Il lui plaît. Comprenez que TOUT EST LUI et vous serez aussitôt déchargés de tout fardeau. Que résultera-t-il de votre abandon à Lui ? Rien ne vous semblera "autre". Tout sera "vôtre"... Votre Soi.
Le sans-fin est dans le UN, et la fin dans la sans-fin ; mais où le UN infini se révèle, la question du fini et de l'infini ne se pose plus. Ce qui est EST.
Quand vous voyez un terme il n'y en a pas. Car dans toutes les formes et le sans-forme, Il est LUI, LUI seul.
Des états se présentent où on s'élève et on retombe. Mais, établis dans le repos parfait, il n'est plus de montée ni de descente - telle est notre demeure.
Comment peut-il y avoir les deux à la fois, le monde et l'UN ? Sur le chemin, Dieu et le monde semblent être deux, mais quand le but a été atteint, il y a seulement l'UN.
Le Suprême est TOUT et RIEN.
Où il y a seulement l'UN, il n'est pas question de naissance et de mort. Qui est né ? Qui meurt ? Tout est l'UN.
Le feu préexiste partout. Simplement on ignore à quel moment le frottement sera suffisant pour jeter des étincelles et mettre le feu.
Là où est Dieu le jeu ne peut être éphémère. Lui, le tout-puissant met en scène son jeu sans fin. En lui l'infini réside dans le fini ; et dans le fini réside l'infini.
Lui, l'Unique, le Soi joue avec Lui-même.
Toutes les approches ont un fond commun ; laquelle serait à condamner, à rejeter, à critiquer ? Tout est essentiellement égal.
Tu es la Mère, Tu es le Père
Tu es l'Ami, Tu es le Maître
Vraiment Tu es tout en tout
Chaque nom est ton nom,
Chaque qualité est ta qualité,
Chaque forme, Ta forme, vraiment.
... et cependant Il est aussi où n'est aucune forme, pur Etre non manifesté.
Tout dépend de l'approche de chacun.
Vous voyez un bouton de fleur et ne voyez que lui ; là en réalité se trouve déjà contenus la fleur épanouie, le fruit, la graine, toute la plante.
L'accomplissement total, la fin de tous les états transitoires, de toutes les causalités, est ce que vous nommez SAMADHI. En terme de vie courante on dirait : après avoir bien travaillé, bien bu, bien mangé, on s'abandonne à un profond sommeil bien mérité.
Des personnes en quête de Vérité préfèrent avancer sans maître. Leur ligne d'approche le veut ainsi. Ils ne veulent s'en remettre qu'à eux-mêmes. A la racine de cette attitude, que voit-on ? Quand une personne mue par une intense aspiration ne se fie qu'à ses propres forces, l'Etre Suprême se révèle dans l'intensité de son engagement.
Ne croire qu'à ses propres forces,
Ne se fier qu'à ses propres capacités, comme toute autre approche, participe du Pouvoir Unique.
Il trouve le moyen d'intervenir dans ce cas sans qu'aucun enseignement extérieur ne soit nécessaire. Quand certains ont besoin de recevoir des enseignements, d'autres trouvent leur guide en eux-mêmes, sans l'aide des mots des autres. Pourquoi serait-ce impossible ? Le voile de l'ignorance ne demande qu'à se disloquer.
Pour certains enfants, le professeur se répète constamment. D'autres comprennent tout de suite ce qui leur a été dit et s'en souviennent. Et puis il y a ceux à qui il n'est même pas nécessaire de tout dire... La compréhension globale leur vient naturellement. Vous connaissez sûrement cette sorte d'élèves ! De même parfois, parmi tant d'autres qui reçoivent une initiation, tel ou telle progresse à grande allure vers l'état de Guide-en-ce-monde. A cause d'enseignements déjà reçus dans une vie passée ? Ou simplement parce que le Grand Moment de l'Eveil est venu ?
L'Eveil sait survenir sans le secours des mots. Parfois la parole aide, parfois non...
N'est-il pas envisageable que l'Eveil survienne sans qu'on n'ait rien tenté dans cette direction au cours de toutes les vies passées ? Avec Lui, le jaillissant, tout est possible...
Il se perçoit dans un courant toujours renouvelé, en des formes toujours nouvelles.
Les chemins sont sans nombre. On ne peut les limiter à ce qu'ont répertorié nos écritures. Où il est question d'Infini, la variété des approches est aussi infinie, et les révélations sur ces chemins sont illimitées. Ne dit-on pas : "Il y a autant de doctrines qu'il y a de sages" ? A moins d'avoir une expression qui vous soit propre, il n'est nullement question d'être Sage.
Si vous dites, "après l'Eveil, le corps ne survivra pas", vous pensez que l'incarnation fait obstacle à la Connaissance Suprême. En fait, quand le Soi se révèle, le corps ne fait pas problème ; dans cet état il n'est plus question de qui que ce soit, ni de quoi que ce soit.
Nous disons : le Soi se révèle à lui-même. En fait Il ne se révèle pas du tout. A qui devrait-il se révéler ?
Où il n'y a ni forme ni attribut, quels mots utiliser ? Où rien n'est exclu, comment empêcher l'Unité ? Dans cet état de repos complet, rien n'est à part de Lui.
Parler de montée et de descente implique qu'il y a un lieu où monter, un lieu où descendre. Mais où peut-on aller où Il ne soit pas ? Descente et montée sont indissociables. Il monte, Il descend. Le fait de monter, de descendre est avant tout LUI. Vous parlez de Montée ou de Descente Divine mais Il ne peut se diviser.
Les flammes s'élèvent sans affecter l'unité du feu.
Pour réaliser ce qui EST, vous suivez tant d'injonctions, de chemins... Mais tout chemin limite. De toutes vos forces, ayez l'imagination de balayer toutes vos représentations. Au-delà de la représentation est la révélation de CELA que vous êtes vraiment.
Est-il jamais venu à l'existence pour qu'on puisse L'accepter ou Le rejeter ?
Il n'est jamais né.
D'un certain point de vue, le monde n'existe pas et la Vérité se trouve en éliminant tout nom, toute forme. D'un autre point de vue, noms et formes sont l'Indestructible (AKCHARA). (En sanskrit, AKCHARA signifie à la fois "indestructible" et "lettres de l'alphabet".)
L'apparition du monde des phénomènes (attribuée au jeu trompeur des perceptions) et sa disparition (attribuée à une connaissance juste) ne sont en réalité qu'une seule et même réalité : LUI. Là, il n'y a pas
d'attitude erronnée à réajuster, mais UN terrain fondamental.
L'erreur de penser qu'il y a en quoi que ce soit une erreur, doit être éradiquée...
Il n'y a ni révélation, ni secret. Ce qui se propose est de tout temps présent.
Que ce monde objectivé par les sens soit ou non perçu ne fait aucune différence. Il existe un état où il en est ainsi.
En tant que "mort" Tu es, et en tant que "désir". Tu es "devenir", Tu es "être", "différenciation" et "identité". Car Tu es sans limite. Tu es le grondement de la nature, tout aussi bien.
Etre pleinement conscient n'est pas assez. Il faut s'élever au-delà de la conscience et de l'inconscience.
Pensez-vous que debout ou assis serrés dans un espace vous le remplissez ? En vérité, il n'y a personne, l'espace est vide !
Votre corps à chaque étape de son évolution est toujours présent : ce qu'il était autrefois vit aujourd'hui et vivra dans le futur... Une façon d'expérimenter que passé-présent-futur sont l'éternel présent. Mais le temps dévore aussi ! L'enfance chasse l'adolescence ; à quel moment survient le changement ? Vous le savez ? En vérité, apparition, continuité, disparition sont simultanées.
Dans une guirlande de fleurs, il y a Un fil, des fleurs, des "manques" entre les fleurs. Ces manques sont cause de souffrance. Comprendre ce qui unit, délivre de tout manque.
La forme est vide en réalité. Réaliser cela permet d'être libre de la forme. Le monde se révèle vide prêt à disparaître dans le Grand Vide. Le vide est la nature même de la manifestation ; il est donc la forme.
Que l'on emprunte le chemin de la dévotion où le "je" se perd dans le "Toi", ou le chemin de l'introspection en quête du vrai "Je", c'est Lui seul qui est trouvé, dans le "Toi", dans le "Je".
C'est Toi qui appelles désespérément, Toi aussi la Voie et le But final.
Négation, affirmation sont également "Toi", l'Un.
Souffrir d'une limitation est une manifestation de l'Illimité.
Perfection... imperfection... complet... incomplet... ces questions peuvent-elles se soulever dans l'absolue Plénitude ?
Le moment de notre naissance détermine dit-on notre vie. Le Moment Suprême met un terme à la causalité.
... Ce Moment est éternel.
La réalité derrière le voile et vous devant... ? Le voile n'était pas là avant, il ne sera pas là plus tard. Il n'existe pas maintenant.
Mouvement, repos, perdent leur "distinction" pour qui voit.
Mouvement... repos..., la graine enfouie dans la terre repose, mais dans le même instant, le processus de germination commence, un mouvement ! Si se mouvoir signifie ne pas rester en place, comment se fait-il qu'ici mouvement et repos coïncident ? C'est ainsi ! De la même façon chaque instant de la croissance de l'arbre est un point de repos et un passage...
Les feuilles poussent, tombent, ce sont autant de changements de condition.
Il s'agit toujours du même arbre.
ET CELA CONTINUE... ... En un moment unique. L'arbre est en puissance des arbres, des feuilles, des fruits sans nombre, des mouvements infinis et une stabilité indescriptible. Un instant contient en puissance des instants innombrables, où repose le Seul Instant.
Au moment de votre naissance, vous ne saviez pas que vous veniez à la vie.
Mais à l'Instant Suprême, vous savez QUI vous êtes. A cet instant, l'univers entier est vôtre. En recevant une graine, en puissance vous recevez une infinité d'arbres. En captant l'Instant Suprême, vous recevez tout.
Dans un premier temps, on LE perçoit DANS les êtres, les choses ; et puis on ne LE voit plus DANS quoi que ce soit, car LUI seul est : arbres, fleurs, eau, terre, tout est le Bien-Aimé. Toute façon d'être, toute expression, TOUT ce qui existe est LUI ; sans rien en plus...
Certains disent : "Il n'y a que le UN sans second". D'autres ont atteint cette condition et maintiennent la relation avec le Seigneur. Ils pensent : "Il est le Tout, je fais partie de Lui, et cependant il n'y a qu'Une Vérité." La Réalité Suprême est représentée par la splendeur du Corps du Bien-Aimé. Quelle merveille !
Si, après que l'Unité ait été réalisée, la relation de service à son Maître persiste, qu'objecter ? Dès le début ce Service menait au but... A la fin, c'est LUI, le UN qui sert. Là est le réel Service. Appelez-le "libération" si vous préférez !
Faut-il atteindre quoi que ce soit ? Nous SOMMES la Vérité. Parce que nous imaginons que cela doit être expérimenté, nous mettons cette vérité à part de nous. A un certain niveau c'est justifié, à un autre non.
Dans l'Etat Sublime "connaissance" et "inconnaissance" sont contenus en soi-même. Comment dire ? On peut comprendre une démarche, un niveau, mais Là ne se confrontent plus "ce qui est atteint" et "ce qui n'est pas atteint". Le "ce qui n'est pas atteint" ne court-circuite rien !
Dans le "il n'y a pas", le "il y a" est sous-jacent. Sans le "il y a" à quoi servirait le "ne pas" ?
Vous vous demandez comment ceux qui tendent vers des fins si différentes peuvent "à la fin" se rejoindre ? Ce "à la fin" s'inscrit dans le temps. Qui dit "temps" dit aussi son au-delà. Quand le "à la fin" ou "le temps" ne s'imposent plus, là tout s'unit.
Vous vous émerveillez, vis à vis de celles et ceux qui renoncent au monde ; en réalité c'est vous qui renoncez à Tout ! Quel est ce Tout ? Dieu ! Le laisser de côté est votre renonciation suprême...
(Elle éclate de rire)
Quand Il se manifeste dans les joies de ce monde, le contentement n'est pas total, car Il fait "vouloir" toujours plus. Mais la plus infime miette de joie divine ne vous laisse pas sur votre faim et quand on trouve l'Essence de toute chose, notre Soi, là est la Joie Suprême. Cela trouvé, tout est trouvé. Tous les tourments sont apaisés !
Ne vous satisfaites pas des joies fragmentaires ; elles sont fatalement remises en cause ; soyez complets, et la perfection atteinte... soyez VOUS-MEME.
Ayant plongé dans le Gange, on ne peut être que totalement trempé. Etabli dans l'Etre pur on ne peut plus s'en extraire.
Dans la totale perfection, l'immersion complète, il semble que vous vous déplacez, agissez comme tous les autres, mais en fait vous n'allez jamais nulle part, ni ne percevez quoi que ce soit.
Il n'y a pas "l'être éveillé" et "l'être dans l'ignorance"... Se qualifier "d'éveillé", c'est assumer une position.
La cime des arbres contient ses racines puisque ses graines poussent là. Où est la contradiction ?
Où CELA est -pensez-y- qui agit, avec quelle action, et sur quoi ? Il marche sans pieds, voit sans yeux, entend sans oreilles, se nourrit sans bouche. Décrivez Le comme vous voulez. Il est ainsi.
"Toutes les formes et marques distinctives je les reconnais pour miennes ; éternellement, ainsi, j'existe. Je suis toutes formes, tout mode d'apparition ; par des voies d'une infinie diversité, elles vivent en moi, et moi je vis en elles. En moi toute modalité s'exprime - aucune n'est à exclure -"
Quand cela sera perçu directement, et que toutes les expressions seront reconnues comme un tout, alors sûrement l'Un se révèlera.
Regardez : s'il n'y avait pas le voile de l'ignorance pour un individu, comment Dieu mènerait-il le Jeu ? Pour jouer un rôle il faut être oublieux de soi-même.
Que dire ? Etre, Non-Etre, ou encore ni Etre, ni Non-Etre ? L'ineffable Vérité s'expérimente de deux façons : par le Silence du Soi-en-toute-lumière, ou par le Jeu incessant de Celui qui joue tous les rôles.
Dire que toutes choses se "réalisent" dans l'UN implique encore une part d'obscurité. Ce n'est pas la grande réalisation, le royaume de la Pure Conscience. Il n'y a pas "connaissance" quand on émerge d'un "état d'obscurité".
La Grand-Mère (MAHAMAYA) est l'origine de la Création. Quand s'est éveillé en Elle l'envie de jouer la Vie Elle s'est divisée en deux : MA et MAYA, inventant le théâtre du monde, habitant toutes les formes.
Quand un être durement éprouvé s'éveille à l'intuition véritable, il sent la présence de la Mère (MA) dans les apparences transitoires (MAYA) et se met à sa recherche.
Quand, béni par Sa grâce, ses efforts sont couronnés de succès, il La voit, cause première de toute création (MAHAMAYA). Ce n'est pas tout. Il la ressent emplissant toute manifestation et se fond en Elle. Il se perd dans l'océan du divin Etre-Conscience-Béatitude...
Il réalise que celle que l'on nomme en ce monde MAYA est sur le chemin spirituel MAHAMAYA ; et que si leurs fonctions sont différentes dans la manifestation, en essence elles sont un.
Les jeux du monde vous séduisent et vous disposent peu à abandonner ses délices. Adoptez le chemin spirituel et vous rencontrerez la Béatitude. Le temps terrestre est éphémère ; la divine béatitude éternelle. Les deux ont leur raison d'être. Dans le théâtre du monde, le metteur en scène distribue ce qui convient à chacun pour qu'il puisse graduellement être conduit au But ; là où lui sera révélé sous son double aspect : MAHAMAYA, la grande illusion... MAHAMAYA, la Grande Mère de l'Univers...
DEVO BHUTVA DEVAM YAJET
"Ce n'est qu'en faisant un avec le Seigneur qu'on peut l'honorer".
Si après la réalisation du Soi, après que notre Etre essentiel s'est révélé, on continue de servir son Dieu, c'est soi-même que l'on honore. Voici le Jeu de Dieu.
Quand vous dites : "Ceci est Lui et cela aussi", le "aussi" vous limite. Vous constatez une séparation entre "ceci" et "cela"... Dans le UN... pas d' "aussi" !
La Vierge éternelle ne dépend de rien. Elle est la "puissance" du UN (si l'on veut voir les choses ainsi...) l'énergie de la Réalité Suprême.
Pure existence - avec et sans forme -, toute puissance (MAHAMAYA).
"La toute-puissante" (MAHASAKTI) est à la racine de toutes choses, de toute création, préservation, dissolution. Une frondaison ne s'étend que parce que l'arbre est enraciné. De même, toutes sortes de déités, d'anges, d'archanges, sont les manifestations de sa puissance.
La vraie nature de l'être humain est le suprême "Je suis".
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