20 mars 2006

La méthode directe

Vous imposez des limites à votre véritable nature d'être infini,
puis vous vous désolez de n'être qu'une créature limitée,
ensuite vous mettez en œuvre des pratiques spirituelles
pour transcender ces limites inexistantes.
Mais si votre pratique même implique l'existence de ces limites,
comment pourraient-elles vous permettre de les transcender ?


La recherche « qui suis-je ? » est le glaive qui sert à trancher l’ego.

L’ego est la pensée « je ». Le vrai « je » est le Soi.
La Réalité, c’est simplement la perte de l’ego.
Détruisez l’ego en cherchant son identité.
Parce que l’ego n’est pas une entité, il disparaîtra automatiquement et la Réalité resplendira spontanément d’elle-même.
C’est la méthode directe. Tandis que dans toutes les autres méthodes l’ego subsiste. Celles-ci soulèvent quantité de doutes et à la fin la vraie question [« qui suis-je ? »] reste en suspens. Dans cette méthode-ci par contre la question finale est la seule qui existe, et elle est posée dès le début.
Ceux qui ont découvert de grandes vérités les ont trouvées dans les profondeurs tranquilles du Soi. L’ego est comme notre ombre sur le sol. Tenter de l’enterrer serait une sottise. Le Soi n’est qu’un. S’il est limité c’est l’ego. S’il est illimité, c’est l’Infini, la Réalité.
Les bulles sont différentes les unes des autres et innombrables, mais l’océan n’est qu’un. De même les ego sont nombreux, tandis que le Soi est UN, et seulement UN.

Si nous considérons le Soi comme étant l’ego, nous devenons l’ego ; si nous le considérons comme étant le mental, nous devenons le mental et si nous le considérons comme étant le corps, nous devenons le corps. C’est la pensée qui construit des enveloppes de tant de façon différentes.
La réalisation de Cela est déjà là. L’état libre de pensée est le seul état réel.
Mais abandonnez l’état libre de pensées à son propre sort : ne pensez pas qu’il vous appartient. Tout comme lorsque vous marchez, et qu’involontairement vous faites des pas [dans une sorte d’automatisme] procédez ainsi dans vos actions. L’état sans pensées n’est pas affecté par vos actions.
C’est la pensée, le mental qui empêche et voile notre bonheur.
Comment savons-nous que nous existons ? Si vous dites que c’est à cause du monde environnant, alors comment pouvez-vous savoir que vous existez pendant votre sommeil profond ?
Le mental ne peut pas se faire disparaître lui-même, il ne désire pas disparaître. Par conséquent, ce que vous avez à faire, c’est chercher la nature réelle du mental. Vous découvrirez alors qu’il n’y a pas de mental. Quand on est à la recherche du Soi, le mental n’est plus nulle part. Quand on demeure dans le Soi, on n’a plus besoin de s’inquiéter du mental. S’il y avait quelque chose d’autre que le Soi, il y aurait lieu d’avoir peur. Or il n’y a rien d’autre que le Soi. La peur n’est qu’une pensée.
Qui est celui qui voit quelque chose d’autre, extérieur à lui-même ? C’est l’ego qui s’élève en premier et qui considère les objets comme extérieurs. Si l’ego ne s’élève pas, le Soi seul existe et reste sans second.
Ne tenez pas compte de l’ego et de ses activités et voyez uniquement la lumière derrière lui.
Toute chose extérieure suppose un spectateur intérieur [c’est-à-dire une dualité « sujet/objet »] En cherchant ce spectateur à l’intérieur, tout doute, toute peur ¾ non seulement la peur, mais toutes pensées centrées autour de l’ego ¾ disparaîtront en même temps que celui-ci.
Toutes les mauvaises qualités gravitent autour de l’ego. Quand l’ego a disparu la Réalisation se produit d’elle-même.
Il n’y a ni bonnes ni mauvaises qualités dans le Soi. Le Soi est libre de toutes qualités. Les qualités ne relèvent que du mental [puisque ce dernier ne cesse de produire des discriminations entre ceci et cela] Le Soi est au-delà de toute qualité.

Il n’y a pas de plus grand mystère que celui-ci : nous cherchons à atteindre la Réalité, alors que nous sommes la Réalité. Nous pensons que quelque chose nous cache notre Réalité et qu’il faut le détruire avant d’obtenir cette même Réalité. C’est ridicule. Un jour vous rirez vous-mêmes de tous les efforts passés. Et ce qui sera le jour où vous rirez est déjà ici et maintenant.
En fait, la seule chose dont nous faisons l’expérience, c’est la Réalité ; pourtant nous ne le savons pas. N’est-ce pas la merveille des merveilles ? La Réalisation ne peut être appréhendée par le mental. Ce n’est que lorsque vous aurez transcendé le mental que vous demeurerez le pur Soi. Votre connaissance actuelle est limitée ; la véritable connaissance est illimitée et ne peut donc être comprise par la connaissance actuelle. Cessez d’être le connaisseur [le spectateur qui se rapporte à un objet] et comprenez que la connaissance, le connaisseur et le connu ne font qu’UN.



Il vaudrait mieux trouver le sens de ces mots et le comprendre.
Il n’est pas suffisant de répéter simplement les mots ou d’y penser.